Conférences sur l'Asie du Sud Est
10 conférences pour mieux comprendre
Peu de pays auront autant fait la une de l’actualité dans la deuxième moitié du 20e siècle et ce, pas vraiment pour de bonnes raisons : coup d’État, guerre civile, régime khmer rouge, cohortes de réfugiés, opération de l’APRONUC…
Le journaliste américain, Joel Brinkley (2011), n’avait-il pas titré son livre « Cambodia’s curse, the modern history of a troubled land » ? Un bien peu optimiste jeu de mots (curse/course) peut-être à l’insu de l’auteur. Marie Alexandrine Martin (1989) n’y était pas non plus allée par quatre chemins avec « le mal cambodgien : histoire d'une société traditionnelle face à ses leaders politiques, 1946 - 1987 » et, plus récemment encore, Dominique Lutken-Rose a l’amabilité de nous avertir de l’imminence du danger : « Cambodge : vers de nouvelles tragédies » … La liste serait longue et ne concerne pas seulement des auteurs étrangers ; le romancier cambodgien Kong Bunchoeun (2002) n’est pas en reste en intitulant son ouvrage « Le mal khmer » …
Cette savante littérature est évidemment ponctuée de la sempiternelle mention « pays du sourire » et, dans la plus belle tradition coloniale, ne manque pas d’évoquer Angkor et la grandeur de la civilisation khmère, comme si à un passé idyllique devait s’opposer la décadence d’un présent.
Comme toujours, ce qui semble être bien connu réserve, en fait, bien des surprises et des révisions souvent déchirantes.
Partant de l’idée que le Cambodge n’est pas aussi bien connu qu’on le croit et que le savoir qu’on en a est trop souvent factice, j’ai conçu 10 conférences sur les sujets suivants :
- Au-delà du Gange. Il s’agira d’examiner les conceptions de ce qu’on qualifie d’hindouisation ou d’indianisation de la péninsule Sud-Est asiatique au début de l’ère chrétienne. Cela semblerait très lointain si cette indianisation n’était pas au cœur des controverses sur l’identité khmère.
- 1000 ans d’art et de politique au Cambodge (5e – 15e siècle). Une histoire de l’art khmer qui contredit le mythe de l’unité de l’empire.
- Une place insolite. L’ensemble architectural adjacent à la poste centrale de Phnom Penh offre l’occasion d’analyser le « choc » culturel, économique et politique entre le Royaume du Cambodge de l’époque et les velléités de réforme du protectorat français (1863 - 1953).
- Norodom Sihanouk, un règne peu ordinaire. Auteur, poète, compositeur, cinéaste, politicien retors… et roi. Une analyse des années Sihanouk (1955 - 1970) d’autant plus nécessaire que cette époque est désormais mythifiée dans l’imaginaire collectif.
- La république khmère et le Kampuchéa démocratique. Deux régimes politiques en apparence aux antipodes. Comment et pourquoi le Cambodge a-t-il basculé dans la tragédie ? Une très abondante littérature isole le régime des Khmers Rouges du flux de l’histoire cambodgienne ; une telle vision n’est possible qu’au prix d’une simplification outrancière.
- Du Kampuchéa démocratique à l’APRONUC. L’échec sanglant et la chute du Kampuchéa démocratique suivis de la reconstruction du pays jusqu’à l’organisation des élections de 1993.
- Histoire au présent (1993 - 2021). Une ère nouvelle dont l’interprétation nécessiterait des instruments inédits ?
- La religion khmère. Une religion très peu étudiée dont le « bouddhisme Hinayana » ne rend que très partiellement compte.
- Les Chinois en Asie du Sud-Est et au Cambodge, histoire et actualité. L’affirmation de la présence chinoise dans la région est-elle une nouveauté ? De quoi disposons-nous pour l’analyser ?
- Quel avenir ? Une conclusion qui permettra d’intégrer les différents thèmes préalablement analysés et de proposer une lecture qui conjoigne le passé et le présent du Cambodge.
Il s’agit ici d’une deuxième édition de ces conférences, déjà faites en 2021, aujourd’hui remaniées et actualisées.
Les dix conférences en ligne auront lieu chaque dimanche à 19h00 (heure de Phnom Penh) et 14h00 (heure de Paris) et débuteront le dimanche 15 mai 2022.
Chaque participant recevra un lien ZOOM qui lui permettra d’avoir accès à la conférence et pourra, sur demande, recevoir l’enregistrement intégral de chacune des conférences.
D’une durée approximative de 2 heures, chaque session comprendra une conférence et les questions posées par les participants.
La participation pour assister à l’ensemble des 10 conférences est de $50 au Cambodge ou 50 Euros en France.
Contact : Jean-Michel Filippi